L'histoire campée, reste le plus difficile la configuration car pour jouer à ce jeu qui tue la mort, il fallait non seulement un PC ou un MAC mais surtout qu'il soit aussi du dernier cri avec un lecteur CD 4x ... Bref c'était cramé pour moi. Retrouvez ce jeu n'a pas été facile car il est quasi introuvable surtout avec un manuel français. De plus le jeu ne semble pas avoir laissé un souvenir intarissable chez les joueurs au vu ce qu'on trouve sur le web c'est-à-dire rien, na da, aucun test, même pas référencé sur « Home of the Underdog », c'est pour dire.

Une fois récupéré le dernier exemplaire du jeu au monde ou presque et passé ces quelques appréhensions, l'heure de vérité. Après toutes ses années, mais que vaut Iron Helix ? J'insère le CD et une brève installation de quelques Mega me font me dire que mon lecteur va en prendre plein la tronche... vive les ISO. Je ne suis pas au bout de mes peines car le jeu ne fonctionne que sous Windows et en 1993 c'est du 3.1 autant dire le Saint Graal des Windows. Après quelques bidouillages sur le mode de compatibilité et les droits administrateurs j'arrive à le lancer (même sous Vista) mais le jeu reste capricieux et se bloque parfois sans pouvoir reprendre la main... pas d'échappatoire faudra tuer le processus.

Le jeu commence par une petite séquence d'introduction en Full motion vidéo ou du moins en Little Motion. Et oui le gros hic d' Iron Helix est que les fabuleuses images des mag avec de super effets de lumières qui étaient en pleine écran ne font finalement qu' 1/5ème soit au format timbre Poste. On a donc du mal à retrouver ce qui nous faisaient saliver. Les concepteurs ont en effet dû diminuer leurs tailles à causes des temps d'accès trop long des PC de cette époque, ils ont ainsi réussi à atteindre un 6-8 frames par seconde ce qui est quand même le minimum requis pour pas mourir d'ennui.

Le reste de l'interface comporte les touches de directions qui occupent quand même, et bizarrement, une grande partie de l'écran, on les aurait bien vu autre part, dans un coin en tout cas pas en plein milieu mais bon. En haut à droite un autre écran qui vous aide à contrôler votre inventaire, ouvrir des portes, analyser de l'ADN ou visualiser les messages laissés par l'équipage défunt. En bas à droite un plan du niveau où vous êtes. En tout 6 niveaux accessibles soit par l'escalier ou par l'ascenseur, je recommande fortement l'ascenseur afin d'éviter une mauvaise rencontre comme Dallas dans Alien. Dans ce plan vous y voyez votre position et celle du robot défenseur. Et c'est là que repose tout le principe du jeu, éviter la sonde et récupérer les échantillons d'ADN laisser par l'équipage pour avoir accès à l'intégralité du vaisseau et découvrir les messages vidéos laissés par l'équipage. Ces messages contiennent successivement un code à 4 chiffres qui permet de bloquer le robot défenseur pendant 5 min et un autre qui lance à la phase de destruction du vaisseau. Ce qui fait qu' Iron Helix a donc été un peu vu à sa sortie comme un mélange d' Alien et de Pacman, détonnant n'est-ce pas ? Le tout avec une durée de vie de moins d'une heure. Pour ce targuer de cette durée de vie très courte, le jeu a 3 niveau de difficultés mais qui ne changent aucunement la fin...donc autant dire inutile.

Ce qui m'embête est que je vous parle depuis tout à l'heure de ce jeu sur un ton négatif car je le vois avec mes yeux d'aujourd'hui alors qu'à cette époque les rares personnes qui avaient pu y jouer décemment ont dû l'apprécier...enfin j'espère. Un jeu d'aventure dans un vaisseau spatial, un endroit clos avec des graphismes précalculés, un peu petits certes, mais fins, détaillés car en 640x400 en 256 couleurs, c'était assez rare. Bien que dans le même style la même année on avait aussi Journeyman Project de Sanctuary Woods, qui eut d'ailleurs 2 suites. Journeyman Project proposait des graphismes plus grands mais moins travaillés qu' Iron Helix alors que ce dernier joue avec brio sur le côté sombre et claustrophobe du vaisseau perdu dans l'espace. Par contre je reproche à Iron Helix son manque de finition, disons son côté immersion dans l'aventure un peu gâché. Ca se joue à rien : une présentation étriquée, des bruitages pauvres et une musique heavy bien rythmée mais un peu trop courte pour mes oreilles, là où Journeyman Project réussissait mieux son entrée.

Vous savez tous comme on mets un point d'honneur sur le site à savoir comment le jeu a été réalisé et par qui. Et bien sachez qu'il a coûté un demi million de dollars et oui à l'époque c'était faramineux surtout pour un jeu alors qu'actuellement pour un gros jeu il faut compter 10 à 20 millions de dollars (à peu près le prix d'un film de série B) même si des production comme le futur Ubi Soft Assassin Creed doivent être encore au dessus. Rich Cohen le directeur de création a également travaillé chez Industrial Light pendant 2 ans ainsi que chez Pacific Data Image, l'un des pionniers de l'animation 3D. Les séquences Vidéo ont été conçu avec Adobe Premiere et les objets 3D avec Macromedia's Swivel 3D Pro. Les textures ont été travaillés avec Adobe Photoshop le tout a été calculé avec le logiciel EIAS (Electric Image Animation System). Dans le jeu il existe plus de milles petites animations représentant au total 1 heure de 3D animé.

Iron Helix était un produit haut de gamme, mais un peu prématuré en Europe car le marché du jeu CD Rom était un peu moins florissant qu'aux Etats Unis mais promis à belle avenir on le sait. Le jeu fut conçu sur Macintosh puis sur PC, et oui c'était le monde à l'envers. Une version Sega Mega CD vu aussi le jour mais avec une résolution beaucoup moindre et une palette de couleurs revue à la baisse, la version PC reste donc la meilleure.